Financer l'agriculture de demain : comment l'IA redéfinit l’évaluation des risques et l’accès au crédit

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4/28/20254 min temps de lecture

Financer l'agriculture de demain : comment l'IA redéfinit l’évaluation des risques et l’accès au crédit

Les relations commerciales entre le Canada et les États-Unis ont toujours été solides, mais ces dernières années, elles ont été marquées par des tensions, notamment dans le secteur agroalimentaire. En réponse à des droits de douane supplémentaires imposés par les États-Unis sur plusieurs produits agricoles canadiens — comme l’huile de canola, le porc, et les produits laitiers — les entreprises canadiennes se sont retrouvées dans une position difficile, confrontées à une baisse des revenus et une incertitude des marchés. Face à cette situation complexe, le gouvernement canadien a mis en place des mesures de soutien significatives pour aider les producteurs et les entreprises agroalimentaires à surmonter cette crise.

Un secteur agroalimentaire sous pression

Les tensions commerciales entre les deux voisins ont eu un impact direct sur des secteurs clés de l’agroalimentaire canadien, dont l’industrie du canola, l’une des plus touchées par les droits de douane américains de 25 %. Les producteurs de canola ont vu leurs marges réduites, ce qui a eu des répercussions sur toute la chaîne de valeur, de la production à la transformation. De plus, les secteurs du porc et des produits laitiers n’ont pas été épargnés, avec des coûts accrus et des marges sous pression.

Face à cette situation alarmante, les organisations agricoles, notamment en Alberta et à Ottawa, ont exprimé leurs préoccupations. Certains producteurs ont même envisagé de fermer leurs exploitations ou de chercher des marchés alternatifs. Mais le gouvernement canadien, conscient de l’importance de ce secteur pour l’économie du pays, a réagi rapidement en mettant en place un plan de soutien ambitieux.

Des aides financières pour soutenir les producteurs

L’un des principaux outils de soutien proposé par le gouvernement est l'aide financière directe aux producteurs agricoles. Ces compensations financières ont été mises en place pour compenser les pertes de revenus dues aux barrières commerciales américaines.

Le Programme de Paiements Directs Agricoles (PPDA) a été renforcé pour fournir des subventions temporaires destinées à soutenir la trésorerie des exploitations agricoles, particulièrement dans les secteurs du canola, du lait, du porc et du bœuf. Ces programmes de compensation permettent aux producteurs de continuer à fonctionner malgré l'instabilité du marché et d’assurer leur soutien financier immédiat.

En 2024, un fonds de soutien d'un montant total de 1 milliard de dollars canadiens a été alloué pour les entreprises les plus touchées par les droits de douane, permettant ainsi une stabilisation financière à court terme pour ceux qui en ont le plus besoin.

Accès facilité au financement et aux assurances

Outre les subventions, le gouvernement canadien a facilité l’accès des entreprises agroalimentaires à des financements à faible coût pour les aider à traverser cette période difficile. Ces financements, notamment fournis par Financement Agricole Canada (FAC), incluent des prêts garantis et des programmes de financement à taux réduit, permettant aux entreprises de maintenir leurs opérations et de préparer leur diversification commerciale.

De plus, des assurances agricoles ont été renforcées pour protéger les producteurs contre les fluctuations des prix des matières premières. Les entreprises peuvent également bénéficier de programmes d’assurance commerciale via Exportation et Développement Canada (EDC), qui leur permet de sécuriser leurs exportations tout en limitant les risques financiers liés aux retards de paiement et à la volatilité des marchés mondiaux.

Diversification des marchés d'exportation : réduire la dépendance aux États-Unis

L’une des réponses à cette crise est la diversification des marchés. Le Canada, historiquement dépendant de son voisin du Sud, cherche activement de nouveaux débouchés à l'international. Le gouvernement canadien a donc mis en place un programme d’exportation doté de 5 milliards de dollars canadiens pour encourager les entreprises à explorer de nouveaux marchés en Asie, en Europe, en Afrique, et en Amérique latine.

Les entreprises agroalimentaires canadiennes ont désormais plus d'opportunités pour participer à des missions commerciales et à des foires internationales, notamment à travers des accords de libre-échange comme le CETA (pour l’Europe) et le PTPGP (pour l’Asie-Pacifique). Cette stratégie vise non seulement à réduire la dépendance aux États-Unis, mais aussi à améliorer la compétitivité internationale du secteur agroalimentaire canadien.

Un soutien juridique et réglementaire pour l’exportation

Naviguer dans le monde des normes internationales et de la réglementation des exportations peut être complexe. C’est pourquoi le gouvernement a mis en place des programmes de soutien juridique pour accompagner les entreprises dans leurs démarches. Les avocats spécialisés en droit agricole et agroalimentaire jouent un rôle clé dans l’accompagnement des producteurs et transformateurs pour se conformer aux exigences des nouveaux marchés.

En plus du conseil juridique, des programmes de certification ont été mis en place pour garantir que les produits canadiens répondent aux normes internationales, qu’il s’agisse de produits biologiques, sans OGM ou issus du commerce équitable. Ce soutien aide les entreprises à pénétrer de nouveaux marchés avec conformité et sécurité.

Conclusion : Un secteur agroalimentaire canadien résilient

Les mesures de soutien mises en place par le gouvernement canadien témoignent de la volonté du pays de maintenir la résilience de son secteur agroalimentaire, même en période de crise. Grâce à une combinaison d’aides financières, de facilités de financement, de diversification des marchés et de soutien juridique, les entreprises canadiennes ont désormais les moyens de surmonter les défis liés aux droits de douane américains.

Le Canada, avec ses programmes stratégiques, ne se contente pas de résister aux tensions commerciales; il se réinvente et cherche des solutions innovantes pour garantir sa place parmi les leaders mondiaux dans le domaine de l’agroalimentaire.

L’industrie agroalimentaire canadienne, résiliente et innovante, a prouvé qu’elle pouvait surmonter les obstacles commerciaux et continuer à prospérer dans un environnement mondial en constante évolution. Avec l'appui du gouvernement et la volonté des producteurs, l'avenir semble prometteur pour le secteur.